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L'association "Le Haut-Fer" de Mandray vous propose de découvrir
sa scierie hydraulique, le patrimoine du village et ses manifestations

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LES FERMES VOSGIENNES DE LA REGION DE SAINT-DIE

 

 

Si l’on vient d’Epinal par Rambervillers, lorsque l’on arrive vers Vomécourt, l’aspect des portes charretières change brusquement, les entourages des portes charretières perdent de leur profondeur et leurs jambages perdent leur rigueur en s’enrobant de chasse roue.

 

Ce ne sont pas les seules particularités de l'habitat du piémont des hautes Vosges, regroupé en hameau lorsqu’il repose au fond des vallées et dispersé sur ses flancs.

 

Il est reconnaissable à l’emploi du grès rose dans les entourages d’ouvertures, pour les pierres d’angle de la façade, parfois pour les soubassements et plus rarement pour des bandeaux. La porte piétonne est toujours accolée à la porte charretière avec un jambage commun. La voûte de grès de la porte de grange est doublée d’une poutre horizontale. Les pivots de la porte de grange y prennent appui ainsi que sur les chasse-roue. La cheminée est toujours appuyée sur le mur pignon à la base duquel on trouve le four à pain en excroissance.

 

La rigueur de la structure peut surprendre, toutes les fermes sont construites sur le même plan de base, qui ne souffre guère de variantes. L’habitat est organisé en travées que séparent les piliers de la charpente (hommes debout), la partie la plus importante étant réservée à l’habitation en partie sur deux niveaux.

 

Un couloir permet d’accéder à la pièce centrale (la cuisine) qui dessert l’ensemble de la maison. On y trouve la pierre à eau en assise de la fenêtre unique, le manteau de la cheminée qui repose sur le poutrage de l’étage supérieur. Sous celui-ci se trouvent l’ouverture du four à pain et le contrecœur (en grès) qui diffuse la chaleur à la pièce de devant au travers de la taque et du placard de chauffe.

 

Les fermes sont aussi reconnaissables à leurs décorations : la porte d’entrée est surmontée d’une imposte en pierre de taille. Le linteau qui la sépare de la porte reçoit l’inscription de la date de construction ainsi que les initiales des propriétaires - bâtisseurs.

 

Le style

 

L’évolution du style des fermes au cours des quatre derniers siècles est surtout visible sur les entourages de porte et de fenêtre. Les dimensions, les formes, les alignements et les délardages suivent les modes locales et régionales de leur époque de construction. Leur étude est d’autant plus aisée que, dans ce secteur, la quasi totalité des constructions est datée. On y retrouve les grandes lignes communes aux autres régions, mais plus marquées ici.

 

Les fermes des 16 et 17ème siècles ne présentent pas de particularisme local, elles sont reconnaissables à l’imposte carrée de la porte d’entrée ainsi qu’à leurs moulures.

 

Les fermes construites entre 1700 et 1750 sont reconnaissables à leur imposte en forme de cartouche caractéristique du style LOUIS XIV. Elles sont marquées par des pierres grossières dont seules les faces fonctionnelles sont taillées. Les ouvertures sont trapues. Les décors sont frustes (date et initiales). 

 

A partir de 1750 les linteaux délardés apparaissent, les faces des pierres de taille coté maçonnerie sont soignées. Les linteaux sont cintrés dans la partie inférieure, la face supérieure étant découpée en chapeau de gendarme. La porte est surmontée d’un linteau droit sculpté et d’une imposte rectangulaire, les fenêtres commencent à s’aligner. Les signes décoratifs apparaissent sur le linteau de la porte et sur la clé de voûte, on rencontre des cœurs, cornes, cierges et ostensoirs.

 

A partir de 1820 un style radicalement différent se développe lié à la mécanisation de la taille de pierre. Les linteaux sont délardés en cavet (1/4 de cylindre en creux). La voûte de la porte charretière en plein cintre jusqu’alors s’aplatit pour devenir en anse de panier. Fin 19ème toute sculpture disparaît, les linteaux sont droits et parfois même perdent la feuillure des volets. Seuls restes de décoration, une table lisse reposant sur une corniche et trois pierres en redan sur la porte charretière.

 

Variantes décoratives

 

A partir de 1800 la décoration fait son retour. Le linteau de l’imposte prend de la hauteur pour devenir une table. Celle-ci accueille un texte en français ou en latin et une décoration symbolique. Elle est surmontée par une corniche.

 

A partir de 1810, l’assise de la fenêtre (elle aussi décorée) vient reposer sur la table. "QUE LA BENEDICTION DU SEIGNEUR REIGNE DANS CETTE MAISON " - 1811 La Basse MANDRAY .

 

A partir de 1820, un style à table monumentale se développe. Une pierre unique sert à la fois d’assise à la fenêtre et de linteau à la porte. Les tables sont généralement décorées d’une niche (parfois sous un oratoire à colonnade). " VANUM EST VOBIS ANTE LUCEM SURGERE ? SURGITE POSTQUAM SEDERITIS QUI MANDUCATIS PANEM ... DOLORIS " ‘il est vain de vous lever avant le jour, levez vous après vous être reposés, vous qui mangez le pain de douleur) - 1835 - COINCHES.

 

 

 

ferme Saint-Dié

Grande ferme à Remomeix

 

Plan ferme Mandray

Plan classique d'une ferme

 

style 17e

ferme du 17e siècle.

 

style 1750

ferme du milieu 18e siècle.

 

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ferme vers 1800.

 

style 1710

ferme du début 18e siècle.

 

style 1830

ferme du début 19e siècle.

 

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linteau vers 1810

 

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table vers 1830.

 

écrire à Haut-fer 15 rte de la Behouille 88650 MANDRAY tel : 03 29 50 06 73